Ce cahier de recherche réunit cinq textes portant sur la culture de l’écran et sur ses implications tant sur un plan imaginaire que symbolique. J’y exploite les formes que prend la surveillance, que ce soit par le biais des caméras de surveillance, des géants du Web dont les stratégies de pistage sont d’une efficacité à faire peur, ou d’une logique de la visibilité absolue. Je m’intéresse aussi à la place attribuée aux morts dans le cyberespace et, ultimement, au déploiement des représentations de la fin du monde dans l'imaginaire contemporain. Le présent s’y manifeste de multiples façons, réduit par moments à un simple point sur la ligne du temps (c’est maintenant), dilaté à d’autres moments à la grandeur d’une vie entière. C’est un présent, à tout le moins, qui est sans cesse scruté, espionné, disséqué.
Les textes réunis ici ont d'abord paru (ou paraitront pour l’un d’entre eux) en format livre dans des ouvrages collectifs et des revues littéraires. Mais leur destination naturelle est le Web, compte tenu de la place qu’y occupent le réseau, ainsi que l’écran, l’écran relié. J’ai donc choisi de les reprendre ici pour leur permettre de rejoindre un public préoccupé par les questions qu’ils développent.
Le titre de ce cahier de recherche est la reprise du titre du colloque coorganisé par Vincent Lavoie et moi-même à l’UQAM en 20191. Ce colloque international était organisé dans le cadre de la série d’interventions «Formes et représentations du pouvoir et de l'autorité en culture de l'écran» (2019-2022), sous la responsabilité scientifique de Sylvie Bauer, Hélène Machinal, Monica Michlin, Arnaud Regnauld et moi-même. Les textes ont été écrits dans le cadre de recherches menées à la Chaire de recherche du Canada sur les arts et les littératures numériques, de même que dans le cadre des programmes de recherche «Archiver le présent» (CRSH: 2018-2022) et «Radical: Repères pour une articulation des dimensions culturelles, artistiques et littéraires de l’imaginaire contemporain» (CRSH: 2012-2017).
Repères bibliographiques
Monitorer le présent I:
«Est-ce maintenant?/Is it now? Réflexions sur le contemporain et la culture de l’écran», Soif de réalité. Plongées dans l’imaginaire contemporain, Montréal, éditions Nota bene, 2018, p.17-46.
Monitorer le présent II:
«L’ère du soupçon et de la surveillance. Les caméras de surveillance, entre dispositifs et révélateurs de vérité», Otrante, no 51, 2022, p.153-164.
Monitorer le présent III:
«Pister, dépister: détourner (l’économie de) l’attention en culture numérique», colloque Biopouvoir en culture de l’écran. Formes et représentation du pouvoir et de l’autorité en culture de l’écran, Rennes, septembre 2021.
Monitorer le présent IV:
«Ritualités numériques: Les murs des trépassés. Deuils et mémoriaux en culture de l’écran», Rite et création, Myriam Watthee-Delmotte (éd.), éditions Hermann, 2020, p.185-199.
Monitorer le présent V:
«"Unstuck in Time". L’arrachement au temps dans l’imaginaire de la fin contemporain. Arrival de Denis Villeneuve», Otrante, automne 2020.
Intégration et édition: Yohann-Mickaël Fiset
Auteur: Bertrand Gervais
Équipe médiatique: Ariane Guay, Sylvain Aubé
Image: Tirée de la série Le monde est Sharp à Hochelaga [Photographie], photographie #7, Bertrand Gervais, s. d., http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/le-monde-est-sharp.
Gervais, Bertrand (2022). «Monitorer le présent. L'écran à l'heure du soupçon». Dans Cahiers de recherche Archiver le présent?, (2), https://archiverlepresent.org/cahier/monitorer-le-present-lecran-lheure-...
Sommes-nous tous dans le même ici et maintenant? Partageons-nous vraiment un même présent? Une même actualité? Sommes-nous contemporains les uns des autres?
La présence des caméras de surveillance au cinéma est un indicateur à la fois de la surveillance généralisée à laquelle nous sommes soumis et de la culture de l’écran dans laquelle nous baignons.
Cet article a pour objectif de décrire deux projets de dépistage ou de détournement des dispositifs du GAFAM, exploitant la figure de la sentinelle issue de l’œuvre de Chloé Delaume.
Cet article explore le rapport à la mort remédiatisé par le numérique à l'aide d'une série de projets de mémoriaux qui prennent la forme de murs.
Dans Arrival (2016) de Denis Villeneuve, l’imaginaire de la fin se déploie sur le mode d’une déprise ou d’un arrachement au temps qui est une variation sur la notion de répétition.