Oeuvre hypermédiatique
Caos Cage
Auteur·e·s de la fiche: 

Pour l'œuvre hypermédiatique Caos Cage, Augusto de Campos s'inspire d'un essai de l’auteur brésilien Roland de Azevedo Campos. L'artiste explore divers assemblages et correspondances entre les deux mots qui composent le titre, révélant par là de nouvelles connexions, désormais poétiques. À travers notre parcours dans l’oeuvre en ligne (réalisée avec Flash et récemment convertie en HTML5), nous retrouvons des idéogrammes créés par le poète, des extraits de poèmes d'auteurs tels que Stéphane Mallarmé, João Cabral de Mello Neto et Rainer Maria Rilke (poètes qui figurent parmi les auteurs préférés de de Campos), et des références musicales aux compositeurs Claude Debussy, Anton Webern et John Cage, entre autres. L'introduction sonore est réalisée par le fils d'Augusto, Cid Campos.

Ces références traversent l'œuvre Caos Cage, explicitement ou non, et sont rendues actives et présentes par l’entremise de l’acte créateur. Cette démarche d’insertion et de citation caractérise ce poème multiforme de l'artiste, tout comme sa pratique de traduction (depuis les choix de poètes qu’il traduit) et d’écrivain.

Cette œuvre fait partie de l'exposition en ligne Trans[création].

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Augusto de Campos found inspiration in an essay by Brazilian author Roland de Azevedo Campos. In Caos Cage, de Campos explores the different combinations and correspondences between the two words, thus revealing new poetic connections. Throughout the online work (initially created in Flash and recently converted to HTML5) we find ideograms created by the poet, excerpts from poems by authors such as Stéphane Mallarmé, João Cabral de Mello Neto and Rainer Maria Rilke (all favorites of de Campos), and musical references by composers Claude Debussy, Anton Webern and John Cage, among others. The introductory sound was created by Augusto’s son, Cid Campos.

These references which traverse Caos Cage, implicitly and explicitly, become active and visible through the creative process. This practice of citing and splicing characterizes this multiform poem as well as de Campos’ approach to translation (notably through the choice of his favored authors) and writing.

This artwork is included in the online exhibition Trans[creation].

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Augusto de Campos inspira-se em um ensaio do escritor brasileiro Roland de Azevedo Campos. Em Caos Cage, Augusto de Campos explora montagens de correspondências entre ambas as palavras, que então passam a estabelecer novas conexões, agora poéticas. Em uma das telas interativas do trabalho, afiguram-se ideogramas criados pelo próprio poeta, trechos de poemas de autores como Stéphane Mallarmé, João Cabral de Mello Neto e Rainer Maria Rilke (poetas que estão entre os autores de predileção de De Campos), e referências musicais como Claude Debussy, Anton Webern e John Cage. A introdução sonora é feita pelo filho de Augusto, Cid Campos. 

A proposta de Augusto de Campos de trazer suas referências para sua obra, de forma explícita ou não, numa espécie de presença atuante para o ato criativo, é uma das características marcantes desse poeta multiforme, e ela pode ser observada tanto em sua prática tradutológica (visto as escolhas pelos/pelas poetas que traduz) quanto em sua produção autoral.

Esta obra está incluída na exposição online Trans[criação].

Relation au projet: 

L'oeuvre Caos Cage, à l'instar de la pratique de De Campos, procède à un épuisement sémantique des notions antithétiques de chaos et de visage de manière à faire émerger des liens poétiques. 

Après avoir assisté à une animation pixellisée du titre de l'oeuvre, l'internaute doit interagir avec un cercle bleu dans lequel le mot caos se répète, produisant des lignes continues dans lesquelles le mot se dilue dans un enchaînement de lettres illisibles et incompréhensibles. Lorsque l'on clique sur l'encadré clique o caos!, l'oeuvre déploie successivement les différentes animations, la première étant un encadré sommant l'internaute:  «Dê una caras ao caos!» (Donnez un visage au chaos!). Olho génère ensuite l'image de l'Oeil d'Horus et, de clic en clic, un visage se révèle dans le cercle bleu à mesure que les lettres se convertissent en mots d'autres couleurs, formant des yeux, des narines, des oreilles et une bouche. Les animations sonores et visuelles générées par ces mots font écho à leur signification: les yeux produisent une image d'un hieroglyphe ou d'un logographe chinois d'un oeil; les mots flor et olor, des poèmes sur les fleurs ou l'odorat; les oreilles, un enregistrement de la voix de De Campos répétant caos, puis, semble-t-il, le son de gouttes d'eau se déversant dans une bassine de métal et des notes de musique éparses au piano. En faisant progresser l'animation, les mots ohlo, sons, bocas et olor/flor laissent place à des espaces vides dans les interstices du lettrage blanc et, finalement, à un battement de coeur au rythme de plus en en plus rapide qui annonce la transition vers le défilement d'un poème de Kuang-Tsé récité par John Cage sur la figure intangible du chaos (à la fois un brouillard, un corps sans organes, et un être aux multiples visages). 

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Caos Cage, in continuity with De Campos' practice, proceeds to a semantic exhaustion of the antithetical notions of chaos and face in order to bring poetic connections to the surface.

Following a pixelated animation of the title of the work, the user must interact with a blue circle in which the word caos is repeated, producing continuous lines in which the word becomes diluted in a sequence of unreadable and incomprehensible letters. By clicking on the box clique o caos! the work successively unfolds the different animations, the first being a box summoning the visitor: "Dê una caras ao caos!" (Give a face to chaos!). Olho then generates the image of the Eye of Horus, and click by click, a face is revealed in the blue circle as the letters are converted into words of other colors, forming eyes, nostrils, ears and a mouth. The sound and visual animations generated by these words echo their meaning: the eyes produce an image of a hieroglyph or Chinese logograph of an eye, the word flor and olor, poems about flowers or smell, the ears, a recording of De Campos's voice repeating caos, what appears to be drops of water pouring into a metal basin, and scattered musical notes on the piano. As the animation progresses, the words ohlo, sons, bocas and olor/flor give way to empty spaces in the white lines of letters and finally, to an increasingly fast-paced heartbeat that announces the transition to a scrolling display of a Kuang-Tsé poem recited by John Cage about the intangible figure of chaos (at once a mist, a body without organs, and a being with many faces). 

Discours / Notes: 

Le livre NÃO d'Augusto de Campos rassemble dans un même volume des poèmes imprimés et des poèmes présentés exclusivement sur un CD-ROM. Ces derniers ont été produits entre 1995 et 1997 et organisés en trois groupes distincts: les Animogrammes, les Interpoèmes et les Morphogrammes. Augusto de Campos, qui à l’époque acquiert son premier ordinateur, a ainsi pu approfondir ses recherches sur la couleur et la forme comme éléments poétiques et y ajouter des effets rendus possibles par l'ordinateur, comme le mouvement et la sonorité.

26 ans nous séparent des clipoèmes, et ces œuvres courent désormais le risque de l'obsolescence due non seulement à la fin des activités de Flash - le logiciel à partir duquel les œuvres ont été créées -,  mais également à la désuétude de son support matériel, à savoir le lecteur CD lui-même, équipement peu utile de nos jours. 

Les poèmes récupérés pour le projet de Trans[création], c’est-à-dire "Conversogramas", "Caos Cage" et "Portas do Ouver", font partie du groupe "Interpoemas". Cette série est interactive et a fait l'objet d'un processus de restauration coordonné par le consultant technologique de aarea.co, Adriano Ferrari, en dialogue constant avec Augusto de Campos, qui a fourni le matériel d'archive et a autorisé les diverses réformes mises en œuvre.

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Augusto de Campos reunites his print and CD-ROM poetry in a single volume entitled NÃO. The poems published exclusively on CD-ROM were produced between 1995 and 1997, and categorized into three distinct groups: Animograms, Interpoems and Morphograms. It was thus that Augusto de Campos, who had only just acquired his first computer, was able to further his research on color and form as poetic elements, while adding effects made possible by the computer, such as movement and sound.

It has been 26 years since de Campos’ clipoems first appeared, and in that time the works have become continuously more endangered, not only due to the end of Flash, the software with which de Campos created his works, but also due to the obsolescence of hardware such as the CD player, an increasingly rare device.

The poems included in the Trans[creation] project, “Conversogramas,” “Caos Cage,” and “Portas do Ouver,” are part of the “Interpoemas” group. These interactive poems were restored by aarea.co’s technical consultant Adriano Ferrari, through a constant dialogue with Augusto de Campos, who provided the source material and authorized the transformations that took place during the process.

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O livro NÃO, de Augusto de Campos, reuniu em um mesmo volume poemas impressos e poemas apresentados exclusivamente em um CD-ROM. Estes últimos foram produzidos entre 1995 e 1997 e organizados em três grupos distintos: Animogramas, Interpoemas e Morfogramas. Augusto de Campos, que à época adquiriu seu primeiro computador, pôde então aprofundar sua pesquisa de cor e forma como elementos poéticos e acrescentar a ela efeitos apenas possibilitados pelo computador, como o movimento e a sonoridade. 

26 anos nos separam dos clipoemas, como são chamados, e esses trabalhos correm o risco de obsolescência devido não apenas ao fim das atividades do Flash, software a partir do qual as obras foram criadas, mas também a questões "materiais" referentes ao suporte - no caso, o próprio leitor de CD, equipamento de pouco uso hoje em dia.  

Os poemas resgatados para o projeto Trans[criação], "Conversogramas", "Caos Cage" e "Portas do Ouver", fazem parte do grupo "Interpoemas", que supõe interatividade com o público, e passaram por um processo de restauro coordenado pelo consultor de tecnologia do aarea.co, Adriano Ferrari, em constante diálogo com Augusto de Campos, que forneceu o material de arquivo, acompanhou o processo e autorizou as reformas implementadas.